Municipales 2008 : Un désaveu pour les maires





Écrit par Le Matin du 26/03/2008   

La faible affluence constatée lors du recensement électoral constitue pour certains citoyens un cinglant désaveu pour les maires qui n’ont pas su apporter des changements qualitatifs dans leur cité. Les populations se sont ainsi désintéressées de cette échéance électorale prévue pour le 20 avril prochain.

 

Les populations béninoises connues pour leur engouement pour les joutes électorales ont cette fois-ci changé d’attitude. A travers ce comportement de ne pas sortir pour aller retirer leur carte d’électeur, l’on comprend qu’il y a un véritable problème. Au-delà de la cherté de la vie que certains brandissent comme argument, des analystes pensent qu’il faut aussi comprendre que c’est une évaluation que les administrés viennent de procéder à l’égard de leurs différentes autorités municipales. Pour ces spécialistes en matière de décentralisation, ce scénario est prévisible dans la mesure où les maires dans leur grande majorité n’ont pas su comprendre leur rôle dans ce tournant décisif de la gestion du pouvoir à la base. Pour les quelques-uns qui ont compris l’enjeu et qui devaient s’atteler à donner un nouvel espoir aux populations, ils ont tôt fait d’oublier les principes d’une saine gestion indispensable pour amorcer les réformes devant conduire à la modernisation de leur cité. Les calculs politiques et la gestion tribale des ressources des municipalités sont des facteurs ayant contribué à l’échec de la décentralisation au Bénin. Selon les mêmes observateurs, c’est surtout les électeurs qui ont participé à l’avènement des maires incriminés qui ne sont pas sortis parce que déçus. Les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Une conclusion logique amène donc à dire que ce sont ceux qui aspirent à cette nouvelle fonction municipale qui ont mobilisé le petit monde qui s’est inscrit. La situation était si grave que des maires, voyant venir le danger, n’ont pas hésité à se lancer dans une campagne de communication pour inviter les électeurs à aller retirer leur carte d’électeur. On peut penser qu’une sévère sanction risque d’être infligée aux autorités communales actuelles. Ceux qui l’ont compris s’activent déjà sur le terrain, contrairement aux autres qui pensent qu’ils ont un droit naturel sur les suffrages des populations. Le désaveu risque d’être effroyable parce que le bilan est très maigre.

 

 

Raoul GANDAHO

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